Les Wood parle de son ami et compagnon officier
Pour célébrer la vie bien remplie et réussie de Bill, j’aimerais
raconter certaines parties de sa vie que vous ne connaissez peut-être
pas beaucoup.
Ma première rencontre avec Bill s’est produite il y a 61 ans quand nous
étions parmi 30 autres officiers de la RCAF, récemment affectés à la
division spéciale radio. Ce groupe se réunit pour la première fois en
septembre 1941 à la base de la RCAF à Trenton pour commencer
l’apprentissage des Statuts et Règlements de l’armée de l’air. Nous
avons passé les 5 prochains mois ensemble et des liens se sont formés
entre nous qui durent toujours. Quatre autres personnes de ce groupe ont
pu nous rejoindre ici aujourd’hui pour rendre hommage à Bill, un grand
ami et un camarade exceptionnel.
Aucun de nous ne savait alors que la carrière militaire de Bill serait
unique, non seulement parmi nous mais sans aucun doute parmi tous les
officiers radar.
Mon association et mon amitié avec Bill se sont déroulés en quatre phases distinctes:
- Nos années passées à l’armée de l’air,
- Nos années passées à l’université,
- Notre carrière, et
- Notre retraite.
Je vais parler principalement de la période armée de l’air, avec
quelques brefs commentaires sur les autres périodes.
Nos années à l’armée de l’air :
Après un mois à Trenton nous sommes allés à Clinton Ontario pour un
cours de 2 mois sur le radar et ensuite nous sommes allés à Halifax pour
embarquer sur un bananier de 6000 tonnes le 8 janvier 1942. Nous avons
perdu le convoi après seulement deux jours et il nous a fallu 12 jours
pour rejoindre l’Angleterre.
De Liverpool nous sommes tous allés au dépôt de réception de la RCAF à
Bournemouth sur la côte sud de l’Angleterre et nous sommes restés au
luxueux hôtel Anglo-Suisse. De là notre groupe s’est séparé, étant donné
que nous étions affectés temporairement sur divers sites radar au
Royaume Uni. Nous étions en quelque sorte transférés à la RAF pour
apprendre comment faire marcher une station radar en service actif.
En 10 semaines, avant la fin mars, pratiquement tout le groupe avait été
envoyé en poste en Egypte où tout le monde se retrouva en mai, au moment
où Rommel et l’Africa Corp étaient repoussés vers El Alamein où ils
furent finalement battus. La 8ème armée britannique était désormais en
mesure de se préparer pour l’offensive de novembre qui devait chasser
Rommel d’Afrique. Je vais maintenant vous raconter le rôle de Bill dans
cette histoire.
Peu de temps après son arrivée en Egypte, il fut affecté au 162 Escadron
pour servir d’officier de liaison pour le calibrage de stations Radar en
Palestine et en Irak en attendant que l’offensive alliée ne commence.
Apres la victoire de la 8ème armée à Alamein qui poussa l’ennemi
à la retraite vers l’ouest, Bill fut posté à Tobrouk où son unité passa un
hiver misérable, durant lequel le manque de rations et d’eau rendait la
vie difficile.
En mai 1943, il fut envoyé au Caire une nouvelle fois pour prendre le
commandement d’une nouvelle unité, AMES 871, et pour commencer son
voyage vers l’ouest en direction de Tripoli. Cette unité disposait d’une
classe de radar conçue et équipée pour permettre à un opérateur
spécialement formé, appelé contrôleur, de diriger un pilote d’avion de
chasse vers un raid aérien ennemi qui était visible sur l’écran radar.
Cette unité pouvait bien sûr aussi alerter les unités avancées de
l’approche d’avions ennemis.
Après avoir atteint Tripoli, la 871 se prépara à participer aux
débarquements alliés en Sicile en juillet 43, puis à Salerno en août, et
Anzio en janvier 44 et pour finir dans le sud de la France en août 44.
Durant tous ces débarquements Bill et son unité étaient avec l’armée et
exposés au danger. Ils devaient débarquer l’équipement radar de la
barge, de la tête de pont et mettre la station radar en état de marche
tandis que les plages étaient encore sous les feux ennemis. C’était
seulement après cela que les avions de chasse pouvaient être dirigés
vers les avions ennemis et les troupes sur le front averties des
attaques aériennes imminentes. Cela requérait un haut niveau de
performance, dans des conditions difficiles et dangereuses.
Ces hauts faits furent reconnus par le quartier général de l’armée de
terre et de l’air et la 871 AMES fut citée dans des dépêches pour sa
performance remarquable lors des quatre débarquements. Etant donné que
le commandant de la station était en grande partie responsable pour les
compétences techniques de haut niveau et le maintien d’un moral
excellent, Bill reçut la médaille de l’Ordre de l’Empire Britannique,
devenant ainsi un membre de l’Ordre de l’Empire Britannique, une
décoration amplement méritée.
Aucune autre unité radar ne fut distinguée de la sorte. Et donc vous
tous, les Lower, les Greenland et les Edney, vous avez de bonnes raisons
d’être très fiers de votre père et grand-père. Bill retourna en poste en
Angleterre en janvier 1945 et ensuite rentra à la maison en février et
fut démobilisé en septembre. Il arrivait juste à temps pour s’inscrire
en génie physique à l’université de Toronto et entamer la deuxième phase
de notre association.
Nos jours à l’université :
Je fus également démobilisé à temps pour m’inscrire à l’université de
Toronto. Et qui vis-je faisant la queue pour s’inscrire ? Bill Lower et
Alan Revill que je n’avais pas revus depuis trois ans et demi. Ce fut
une joyeuse réunion qui grossit rapidement quand nous commençâmes à
retisser nos réseaux de contacts.
La vie à l’université était routinière sauf lors du marriage de Bill
avec Mary après notre première année et le fait que notre seconde année
ait dû se dérouler à Ajax. Nous devions vivre dans la résidence et Bill
et moi partagions une chambre. Il n’arrêtait pas de se plaindre qu’après
quelques mois de marriage, j’étais un bien piètre remplacement comme
compagnon de chambrée.
Notre retraite :
Après avoir fini nos carrières, Ida et moi passâmes des vacances
annuelles formidables à Myrthe Beach avec Bill et Mary. Le golf était
l’attraction principale et Bill essaya beaucoup d’améliorer mon jeu mais
sans succès. Je suis sûr que c’est la seule chose à laquelle il ait
échoué. J’ai toujours un très mauvais crochet extérieur.
Bill, tu es parti mais tu ne seras jamais oublié.
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